Les traitements médicaux du cancer du sein
Lorsqu’un cancer du sein est diagnostiqué, plusieurs types de traitements peuvent être proposés. Leur choix dépend de nombreux critères : le type de tumeur, sa taille, la présence ou non de récepteurs hormonaux, l’expression de certains marqueurs biologiques, (Her 2 par ex.) l’âge et l’état de santé global de la patiente.
À l’Institut du Sein d’Ajaccio, ces décisions sont toujours prises de façon collégiale lors de réunions pluridisciplinaires réunissant oncologues, chirurgiens, radiothérapeutes, anatomopathologistes et radiologues. L’objectif est double : offrir le traitement le plus efficace possible, tout en maintenant la meilleure qualité de vie.
La chimiothérapie
La chimiothérapie est l’un des traitements les plus connus du cancer. Il s’agit de médicaments qui circulent dans tout l’organisme et détruisent les cellules cancéreuses, qui se multiplient plus vite que les cellules normales.
Dans le cancer du sein, elle est indiquée dans plusieurs situations :
- avant la chirurgie (pour réduire la taille de la tumeur),
- après la chirurgie (pour limiter le risque de rechute),
- ou dans les formes plus avancées, pour contrôler la maladie, apporter une rémission et améliorer la durée de survie.
La chimiothérapie se fait le plus souvent par perfusion intraveineuse, en hôpital de jour. Une séance dure généralement une à quelques heures, et elle est répétée selon un calendrier précis (toutes les 1 à 3 semaines). Entre chaque cure, un temps de repos est prévu pour permettre à l’organisme de récupérer.
Bénéfices attendus :
La chimiothérapie a contribué à faire baisser significativement la mortalité par cancer du sein au cours des 20 dernières années. Elle améliore la survie et, dans certains cas, permet même une guérison.
Effets secondaires :
Ils dépendent des médicaments utilisés, mais concernent souvent la fatigue, les nausées, la chute des cheveux, ou une baisse temporaire des défenses immunitaires. La plupart sont transitoires et aujourd’hui bien contrôlés grâce à des traitements de soutien adaptés.
Ces traitements sont réalisés au sein du service d’oncologie du Centre hospitalier d’Ajaccio.
L’hormonothérapie
Dans environ 70 % des cancers du sein, la tumeur est dite « hormonosensible » : elle utilise les hormones féminines (œstrogènes, progestérone) comme carburant pour croître.
L’hormonothérapie consiste à bloquer ce carburant. Elle peut se faire par comprimés (tamoxifène, inhibiteurs de l’aromatase : anastrozole, letrozole, exemestane), ou par injections qui mettent les ovaires au repos chez les femmes non ménopausées.
Ce traitement est généralement proposé sur le long terme (5 à 10 ans), après la chirurgie et parfois après une chimiothérapie. Il n’empêche pas de mener une vie normale, et se prend le plus souvent à domicile.
Bénéfices attendus :
L’hormonothérapie réduit fortement le risque de rechute, en particulier dans les cancers hormonosensibles précoces. C’est aujourd’hui un pilier du traitement aussi efficace et utile que la chimiothérapie.
Effets secondaires :
Ils rappellent parfois ceux de la ménopause : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, douleurs articulaires. Ces effets sont variables selon les personnes et peuvent souvent être soulagés par des mesures simples ou des traitements adaptés.
Les thérapies ciblées
Depuis quelques années, de nouveaux médicaments dits « thérapies ciblées » ont transformé la prise en charge. Contrairement à la chimiothérapie, qui agit de façon plus générale, ces traitements ciblent spécifiquement un mécanisme de croissance des cellules tumorales.
Les inhibiteurs de CDK4/6 en sont un exemple : palbociclib, ribociclib, abemaciclib.
Ils sont utilisés chez les patientes atteintes de cancers hormonosensibles, avec atteinte ganglionnaire ou plus étendue, et en association avec une hormonothérapie. Ces médicaments se prennent par voie orale.
Bénéfices attendus :
Ces traitements ont permis de doubler la durée de contrôle de la maladie dans certaines situations, avec un impact majeur sur la survie et la qualité de vie.
Effets secondaires :
Ils peuvent provoquer une baisse modérée des globules blancs, parfois une fatigue ou des diarrhées. Leur surveillance se fait par des prises de sang régulières.